Catalogue critique de la Bibliothèque de
 La Pléiade

Page mise à jour le 21 avril 2023

Le blog du catalogue

La pagination des Pléiade

Le nombre de pages d'un Pléiade est un moyen simple d'identification d'une édition car deux éditions différentes ont très probablement un nombre de pages différent. Mais faut-il compter les pages de la même façon et se méfier des changements de pagination liés aux techniques d'impression.

Le décompte des pages

Le numéro porté par la dernière page ne permet pas, sauf pour de très rares exceptions, de déterminer le nombre de pages d'un volume de la collection. En effet il faut y ajouter les pages de début numérotées en chiffres romains et les pages finales non numérotées. Par convention on ne tient pas compte des pages de début non prises en compte dans la numérotation comme la page de fausse garde (page dont le papier est de texture et de couleur identique à celui collé sur la deuxième de couverture) et parfois la page de garde, la page de faux-titre et la page de titre. C'est le cas par exemple de la première édition du premier volume de la collection (Baudelaire 1932) où la numérotation des pages commence avec la page de titre; la page de garde et la page de faux titre ne sont pas prises en compte.
A la dernière page numérotée, la dernière page de la table des matières quand elle comporte plus d'une page, il faut ajouter également les pages non numérotées: celle du colophon ou du copyright ou encore des pages vierges terminales dont le nombre est lié aux techniques de fabrication utilisées.

Première page du deuxième livret (2 en bas à droite) du premier volume d'Alain (Vol. 116) portant donc le numéro de page 33 (32+1).

Évolution technique du nombre de pages

Les pages vierges terminales sont fonction du mode d'impression et de la pratique de reliure.
L'impression se fait classiquement sur de grandes feuilles qui sont ensuite repliées de façon à former un livret qui sera relié aux autres pour former le volume. Traditionnellement le livret fait 32 pages (une feuille pliée à quatre reprises). Dans les impressions traditionnelles, les livrets sont identifiés et numérotés en bas de première page. Dans ce type d'impression, le dernier livret était imprimé sur un papier de taille adaptée de manière à faire un nombre de pages aussi proche que possible du nombre restant à imprimer. Dès lors, il y a un maximum de trois pages vierges résiduelles.

 

Lors de la reliure, le plus souvent le relieur coupe et retire la dernière feuille vierge comme on peut souvent en voir la trace sous la forme d'une bande résiduelle de papier avant la page de couleur. Alors il ne reste plus, au plus, qu'une page vierge terminale.
C'est ainsi qu'ont été fabriqués les volumes de la collection jusque dans les années 1980.

L'évolution des techniques d'imprimerie a rendu très difficile la fabrication sur mesure du dernier livret qui fait désormais au moins seize pages. On peut ainsi avoir jusqu'à quinze pages vierges terminales, trop nombreuses pour être retirées au moment de la reliure. La pratique de retrait des pages vierges terminales a ainsi été abandonnée.

Les volumes anciens qui ont été réimprimés depuis 1990 (la date varie selon les imprimeurs ou selon le matériel d'impression utilisé par l'imprimeur) ont donc, quoique le texte soit parfaitement inchangé, un nombre de pages en augmentation. Ce nouveau nombre est toujours divisible par 16. On vérifie aisément la constance du nombre de pages imprimées en vérifiant le numéro de la dernière page de la table des matières. Cependant l'éditeur a pu profiter de cette place disponible pour ajouter un supplément, augmenter la pagination romaine ou encore aérer le texte par ajout de quelques pages de faux-titre. C'est ainsi qu'une augmentation des vierges terminales peut s'accompagner d'une nouvelle édition...

<h3>Pierre Builly</h3>Quelle qualité et quelle science dans ce texte ! Merci, merci beaucoup !

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